TABLE RONDE SUR LES DEFIS ET LES OPPORTUNITES AUTOUR DU PROJET GTA
Le ministre du pétrole et des énergies, Mouhamadou Makhtar Cissé, a honoré par sa présence, le mardi 30 Octobre 2019 au « Terrou Bi », à la table ronde sur les « Défis et opportunités économiques autour du projet GTA » organisée par l’Observatoire de suivi des indicateurs de Développement Economique en Afrique (OSIDEA), en partenariat avec l’ONG 3D dans le cadre de son programme « Kawral » et British Petrolium (BP). Le ministre souhaite une exploitation apaisée, intelligente, pour une utilisation optimale des ressources au profit de la population actuelle et future.
La table ronde qui est un cadre privilégié d’échange et de concertation autour de l’économie pétrolière et gazière a regroupé l’ensemble des familles d’acteurs à savoir l’Etat, la société civile, les chercheurs, le secteur privé national et les entreprises.
C’est pourquoi les participants se sont félicités de la démarche et de l’esprit d’ouverture du ministre qui tend vers une dynamique de concertation devant aboutir à des pistes de solutions aux différentes interrogations de la société civile.
Ainsi, le président de l’OSIDEA a rappelé, dans son mot de bienvenue, que « les découvertes de gisement de pétrole et de gaz aux larges des côtes sénégalaises a favorisé l’émergence de nouveaux contextes qui a littéralement modifié les types de rapport entre l’Etat et ses populations autour de la gestion de l’exploitation des ressources naturelle. Entre réticences et désinformations le rôle que nous revient naturellement est de créer les conditions d’une synergie d’acteurs permettant une meilleure maîtrise des enjeux et des opportunités des projets d’exploitation ».
Sur ce point, le directeur exécutif de l’ONG 3D revient sur les préoccupations pour une bonne collaboration avec l’Etat allant dans le sens de la vulgarisation la loi sur contenu local parce que, insiste t-il, « aujourd’hui peu de gens maitrisent cette problématique et (…) par le principe du droit à l’information nous avons le droit de s’y impliquer et depuis l’adoption de cette loi, il n’y a pas encore de mécanisme de monitoring qui permet de faire le suivi de l’application de cette loi ».
Poussant cette réflexion, le directeur de la société Africaine de Raffinage souhaite qu’« il ait une information juste et vraie de ce qui est fait portant sur la compréhension des contrats, la compréhension des enjeux mais aussi sur les formidables opportunités que toutes ces réformes offres aujourd’hui ».
Le Directeur de Bp Investissement Sénégal est revenu sur les différentes phases des travaux, du lancement et des perspectives du projet GTA. Il a salué, par ailleurs, l’esprit de démocratie sénégalaise et le dynamisme de la société civile.
Il a ainsi estimé que l’image de ce projet sert de tribune exceptionnelle devant les autres investisseurs potentiels. « C’est pourquoi un dialogue informé avec toutes les parties prenantes, notamment la société civile, est un facteur clé pour le pays dans la mise en œuvre de projet comme GTA. Les sénégalais ont un droit de regard sur la gestion de leurs ressources et je peux vous assurer que nous en avons pleine conscience », précise t-il.
Un appel à une démarche participative :
Suites aux différentes interpellations des intervenants pour une démarche complémentaire à l’endroit des acteurs sur toute la chaine de valeur, les autorités en charge du secteur n’ont pas manqué de prôner la nécessité d’avoir une une stratégie nationale inclusive.
Ainsi, la représentante de la présidente du Comité National de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives a insisté sur l’impératif d’organiser régulièrement des discussions autour des questions essentielles relatives à la gouvernance du secteur pour informer les citoyens des évolutions. Dans la foulée, elle annonce, que le « rapport Itie 2018 mettra également en avant les réformes entreprises dans le secteur notamment l’appel d’offre pour l’octroie des blocs, l’obligation de déclaration des bénéficiaires effectives des entreprises et la loi sur le contenu local ».
Dans son allocution d’ouverture, le ministre a félicité les participants, les invités et les intervenants pour la qualité de la table ronde qui revêt un intérêt particulier pour le département qu’il dirige.
Abordant le vif du sujet, le ministre a fait un focus sur les enjeux dans un contexte actuel de découvertes et d’exploitation prochaine des ressources. Il a ainsi rappelé que « l’Etat à travers le ministre du pétrole et des énergies s’inscrit dans une démarche anticipative et inclusive ». Pour preuve, il a rappélé l’inscription dans la constitution du droit de propriété du peuple sur ces ressources. « Nous devons associer les populations à travers les différentes organisations institutionnelles mais également la société civile qui sont parfois les portes voix de ces derniers », insiste t-il.
Il a ainsi invité la société civile à apporter sa contribution dans le processus. « Si l’Etat fait le pari d’associer la société civile dans le processus, il faudra que cette dernière fasse l’effort d’apporter sa contribution » a plaidé le Ministre. Il a lancé cette invite à la société civile en référence au projet de loi gazier adopté récemment en conseil des Ministres. Le ministre a en effet saisi cette dernière pour consultation sur ce projet de loi mais n’a reçu pour le moment qu’une seule contribution.
Dans la même dynamique, il a demandé aux partenaires de jouer pleinement leur rôle par rapport au contenu local, notamment dans l’élaboration des décrets d’application en apportant leur contribution.
A en croire le ministre, l’enjeu fondamental qui traduit la vision du secteur : « c’est une exploitation apaisée, intelligente, c’est-à-dire respectueuse de toutes les normes environnementales pour une utilisation optimale de ces ressources au profit de notre économie et de nos populations actuelles et futures ».
En concluant son intervention, Mouhamadou Makhtar Cissé a mis l’accent sur les défis, les enjeux géopolitiques et géoéconomiques à relever pour avoir une exploitation apaisée des ressources découvertes. C’est pourquoi il appelle à relever le défi de la connaissance, de la sécurité et de la préservation de l’environnement, entre autres.