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Rapport 2024 de l’IRENA sur les investissements et le financement des renouvelables en Afrique

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D’après le rapport 2024 de l’IRENA sur les investissements et le financement des renouvelables en Afrique, l’Afrique subsaharienne a reçu moins de 1,5 % des 2 800 milliards USD investis dans le monde dans des projets d’énergie renouvelable sur la période 2000-2020 (IRENA et BAD, 2022) et sa part a encore diminué en 2021 et 2022, pour atteindre moins de 1 % du total mondial, les investissements étant passés de 5,3 milliards USD en 2019 à moins de 3,6 milliards USD en 2022. Les investissements doivent être considérablement augmentés si le continent veut exploiter son énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables et combler le vaste déficit d’accès à l’énergie. En outre, les investissements dans les énergies renouvelables dans la région sont inégalement répartis ; la plupart des investissements ont tendance à aller vers des économies dotées de cadres politiques, réglementaires et d’investissement relativement avancés. Par exemple, les trois premiers bénéficiaires – l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya – ont reçu plus des deux tiers de tous les investissements dans les énergies renouvelables destinés à l’Afrique subsaharienne en 2021-2022 (BNEF, 2023). À l’inverse, les 33 pays les moins avancés d’Afrique n’ont reçu que 37 % des engagements en faveur des énergies renouvelables sur le continent au cours de la période 2010-2019, et leur part a encore diminué depuis. Ces pays, qui sont souvent incapables d’attirer les investissements privés, ont besoin de plus d’investissements publics, principalement sous la forme d’un soutien international. L’investissement public est nécessaire pour développer les infrastructures, créer un environnement politique favorable, atténuer les risques, renforcer les capacités institutionnelles et, enfin, développer des marchés efficaces, qui pourront ensuite attirer les investisseurs privés. De cette manière, l’orientation des engagements financiers vers les pays les moins avancés peut contribuer à favoriser une transition énergétique équitable débouchant sur un développement socio-économique transformateur pour les populations mal desservies. Cela doit s’accompagner d’un soutien politique solide qui prenne en compte les besoins spécifiques des pays.

Malgré les progrès considérables réalisés en matière d’accès à l’énergie moderne au cours des dernières décennies, l’accès à l’énergie reste faible dans de nombreuses régions d’Afrique subsaharienne. Quelque 571 millions de personnes dans la région n’avaient toujours pas accès à l’électricité en 2022 (figure 1) (AIE et al., 2024). L’accès aux combustibles et technologies de cuisson propres est encore plus faible ; 923 millions de personnes n’utilisaient encore que des fourneaux de base et des combustibles traditionnels pour cuisiner en 2020 – et ce chiffre a augmenté au cours de la dernière décennie en raison de la croissance démographique et du retard dans le développement des infrastructures. Tout cela fait de l’Afrique subsaharienne le foyer de la plus grande population mondiale sans accès à l’énergie moderne.

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