Le Pétrole et le Gaz vont-ils vraiment améliorer la balance commerciale du Sénégal
Considérés comme des accélérateurs potentiels du développement du Sénégal, les deux projets d’hydrocarbures de Grand Tortue Ahmeyim (GTA -BP et Kosmos Energy) et de Sangomar (Woodside Energy) ne devraient pourtant pas améliorer sensiblement l’économie nationale à moyen terme. Dans un rapport publié en janvier 2021, le Fonds monétaire international (FMI) estime que la balance courante déficitaire du pays (1 042 milliards de francs CFA en 2019, soit 1,6 milliard d’euros) restera négative à hauteur de 909 milliards en 2025 (1,4 milliard d’euros), deux ans après la date supposée du début de la production gazière. Une stabilité étonnante, alors que l’institution prévoit dans le même temps une hausse du volume des exports, qui bondiront de 2 523 milliards de francs CFA(3,8 milliards d’euros) en 2019 à 6 315 milliards en 2025 (9,6 milliards d’euros).
Parmi les raisons de cette constance : le FMI anticipe la hausse massive des rapatriements de profits vers l’étranger à partir de 2023 (vers le Royaume-Uni pour BP et l’Australie pour Woodside). Or ces transferts de revenus comptent dans le calcul de la balance courante. En2019, près de 496 milliards de francs CFA (0,76 milliard d’euros) ont été transférés par des entreprises étrangères actives au Sénégal dans leur pays d’origine. Ce chiffre atteindra 1 345 milliards en 2023 (2 milliards d’euros) et 1 667 milliards en 2025 (2,5 milliards d’euros), selon les estimations de l’institution.