COP26: Les pays signataires sont loin du compte
Avant la tenue de la COP 26 en novembre prochain, les pays signataires de l’Accord de Paris sont sommés de soumettre des objectifs climatiques plus élevés. Le bilan préliminaire de ces ambitions, publié par l’ONU fin février est alarmant. Alors qu’il faut réduire de 45 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, les 75 premiers pays à avoir déposé leurs ambitions ne permettent un recul des émissions que d’environ 1 %.
Alors que la COP 26 débute en novembre à Glasgow, les pays signataires de l’Accord de Paris n’ont plus que quelques mois pour soumettre leurs nouvelles ambitions climatiques revues à la hausse. C’est l’un des grands enjeux de la nouvelle édition de la conférence internationale. L’ONU a publié fin février une synthèse des premières Contributions déterminées au niveau national (CND) rendues. Le bilan est loin d’être à la hauteur.
En décembre 2020, seuls 75 pays des 200 signataires de l’Accord avaient soumis la mise à jour de leur ambition climatique. Ils représentent environ 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) préconise une réduction de 45 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010 pour atteindre l’objectif d’1,5°C, l’impact combiné des CND totalise une réduction de moins de 1 %. Alors même que la majorité des nations ont augmenté leurs ambitions.
Ce rapport préliminaire “est une alerte rouge pour notre planète, a alerté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Il montre que les gouvernements sont loin d’avoir atteint le niveau d’ambition nécessaire pour limiter le changement climatique à 1,5 degré et atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.“
Des ambitions inégales
D’après le premier suivi de Climate Action Tracker, un outil d’analyse scientifique, seuls le Royaume-Uni, l’Union européenne, l’Argentine, le Chili, la Norvège, le Kenya, et le Népal ont réellement relevé leurs ambitions. La Chine et l’Ukraine ont affirmé qu’ils le feraient sans avoir encore rendu leur rapport. Du côté des mauvais élèves, le Japon, la Corée du Sud, la Russie, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, l’Australie, le Brésil ou le Vietnam ont tous présenté des plans qui n’améliorent pas leurs objectifs fixés en 2015. De leur côté, les États-Unis ont annoncé qu’ils publieraient leurs nouvelles ambitions fin avril suite à leur retour dans l’Accord de Paris.
Si pour Alok Sharma, président entrant de la COP 26, ce rapport “doit servir d’appel urgent à l’action”, il n’aura cependant que très peu d’impact : l’ONU n’est pas en mesure de contraindre les mauvais élèves à rehausser leurs objectifs. “Nous devons reconnaître que la fenêtre d’action pour la sauvegarde de notre planète se referme rapidement” a alerté le Britannique. Ce bilan préliminaire est en effet un signal inquiétant.
Il ne s’agit cependant que d’une synthèse partielle. Un deuxième rapport complet devrait être publié avant la COP26, a précisé Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive d’ONU Climat. “C’est un moment rare qui ne peut être perdu, a -t-elle déclaré. Alors que nous reconstruisons, nous ne pouvons pas revenir à l’ancienne normalité.”
Pauline Fricot, @PaulineFricot
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