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LA CENTRALE AU CHARBON DE SENDOU SERA CONVERTIE AU GAZ

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La Centrale à charbon de Sendou sera convertie en une centrale à gaz. L’annonce été faite le 27 octobre 2021, par la ministre du Pétrole et des énergies. Selon Aïssatou Sophie Gladima, l’Etat du Sénégal a opté pour le changement des centrales à fuel en centrales à gaz, le gaz étant moins polluant. «Pour la reprise de cette entreprise de Sendou, nous cherchons des gens qui puissent convertir cette usine de charbon en usine à gaz. Cette usine ne fonctionnera pas au charbon, elle va fonctionner au gaz. Et nous avons un entrepreneur qui est d’accord sur le principe», a informé Mme Gladima, en marge d’un point de presse, en prélude à la conférence-exposition sur le bassin MSGBC prévue du 13 au 14 décembre 2021.

Historique

Le périmètre du projet comprend le développement, la construction, l’exploitation et la maintenance d’une centrale à charbon de 125 MW sur un site de 29 ha situé à 35 km de Dakar à Sendou (Bargny). Le projet sera mis en œuvre dans un délai de 24 mois. En outre, la société de projet construira la ligne de transport de 225 kV et le poste de départ associé pour connecter la centrale au réseau interconnecté de Senelec. Il convient de noter que la propriété de la ligne de transmission et du poste de départ sera transférée à Senelec une fois terminé. Le projet produira annuellement au moins 925 GWh d’électricité, soit environ 50% de la quantité consommée en 2006 par le pays. L’électricité produite sera injectée dans le réseau national à 225 kV. Le charbon sera transporté par camion le long de la route goudronnée reliant le port de Dakar au site du projet (à environ 30 km de Dakar). Cette route est relativement encombrée le jour mais une autoroute aménagée est située à environ 15 km du site du projet. Une nouvelle autoroute à péage à quatre voies est également en cours de construction près du site vers Dakar et devrait être opérationnelle avant que le projet n’entre en exploitation commerciale. En outre, le gouvernement du Sénégal a accordé à Dubai World le droit de construire un port polyvalent (Port du Futur) à Bargny, à proximité du site de la centrale électrique. À long terme, ce port servira également à traiter le charbon

Avantages
Le projet revêt une importance stratégique pour le Sénégal, dont l’objectif majeur, tel que poursuivi par le Gouvernement dans le cadre de sa Politique de développement du secteur de l’énergie, est d’améliorer la fourniture d’énergie électrique en termes de fiabilité et de coût. En outre, l’utilisation du charbon comme source d’énergie plutôt que du pétrole permettra au pays de réduire ses coûts énergétiques, ce qui améliorera la compétitivité, la durabilité et renforcera la croissance économique à long terme en augmentant la capacité des infrastructures sénégalaises et en soutenant ainsi les investissements étrangers directs, la création d’emplois, prestation de services, un coût réduit pour faire des affaires et du commerce. Le surplus direct du consommateur créé grâce à l’expansion des infrastructures et à une gestion plus efficace de celles-ci devrait être élevé. Dans le même temps, la probabilité d’apparition de pannes diminuera considérablement, ce qui se traduira par des externalités positives pour les ménages, le commerce et les entreprises. Le projet réduira également la migration de la population des zones rurales vers les zones urbaines en offrant des opportunités d’emploi locales aux populations rurales en stimulant la productivité et les activités industrielles et agricoles dans ces zones. Un impact positif sur les recettes publiques est attendu grâce à l’activité économique de l’usine. Enfin, la participation du secteur privé au financement des infrastructures libérera des ressources gouvernementales rares pour une utilisation dans d’autres domaines importants (par exemple, l’éducation, la santé, etc.)

Opportunités
Le Sénégal est fortement dépendant du pétrole pour la production d’électricité, dont le coût fluctue et peut être extrêmement coûteux. L’hydroélectricité ne représente qu’environ 10% de l’alimentation électrique du Sénégal provenant du barrage de Manantali situé au Mali. Les générateurs de la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) sont vieux, inefficaces et coûteux à exploiter. Bien que les prix mondiaux du pétrole aient chuté au cours des derniers mois, ils restent à un niveau dommageable pour le secteur électrique sénégalais, compte tenu de sa forte dépendance au diesel pour la production d’électricité. En raison des longs retards dans l’ajout de nouvelles capacités de production, combinés à une croissance vigoureuse de la demande de 7 à 8 % par an, Senelec n’a pas été en mesure de répondre à la demande de pointe d’électricité depuis 2004. En 2006, afin de couvrir le déficit d’approvisionnement, Senelec a été contrainte de utiliser des centrales anciennes et inefficaces pendant de longues périodes et recourir à des générateurs d’électricité d’urgence au diesel coûteux et loués ; ceux-ci ont évidemment aggravé ses problèmes financiers. L’augmentation rapide des coûts de production (en partie due à une mauvaise gestion et à un approvisionnement en carburant inefficace), combinée à un retard dans l’ajustement des tarifs, a poussé Senelec dans une grave crise de trésorerie. La croissance de la demande, les retards dans la mise en service de nouvelles centrales et les problèmes d’approvisionnement en carburant ont aggravé les pénuries d’électricité et les délestages qui en ont résulté ont causé de graves dommages dans tous les secteurs de l’économie. Les tarifs de l’électricité appliqués aux consommateurs ont été relevés en 2005 et 2006, mais n’ont pas pu couvrir l’intégralité du coût supplémentaire des achats de carburant. Les tarifs moyens sont maintenant d’environ 100 FCFA/kWh – 20 USc/kWh, ce qui est supérieur aux normes de l’OCDE, mais toujours inférieur au coût de la production d’électricité à base de diesel aux prix actuels du pétrole brut. En 2006, environ 90% des recettes de vente de la Senelec (160 milliards de FCFA) ont été nécessaires uniquement pour couvrir le coût des achats de carburant et d’énergie, laissant très peu pour les autres dépenses d’exploitation. Le Sénégal a besoin d’une grande centrale de charge de base pour satisfaire la demande croissante et ajouter de la stabilité au réseau et le charbon représente la source d’énergie thermique la plus réalisable à court et moyen terme.

Les réserves de gaz au Sénégal sont insuffisantes pour la grande centrale de charge de base requise. Une centrale à charbon devrait permettre à la Senelec de réaliser des économies de 37 milliards de FCFA/an et de diversifier les sources d’énergie du Sénégal. La réduction des coûts de production entraînera une baisse des tarifs qui contribuera à son tour au développement économique du Sénégal.

Juillet 2020 : la Banque africaine de développement approuve les recommandations du Mécanisme d’inspection indépendant sur le projet de centrale de Sendou.

Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé, le 15 juillet dernier, les recommandations du premier rapport de suivi du mécanisme indépendant d’inspection (MII) sur le projet de centrale à charbon situé à Sendou, au Sénégal.

Les administrateurs de la Banque ont également approuvé un plan d’action réactualisé, préparé par la direction de la Banque pour répondre à des problèmes environnementaux et sociaux non résolus.

Compte tenu de la restructuration actuelle du projet, qui fait suite à la fermeture de la centrale en juillet 2019, le Mécanisme indépendant d’inspection, a recommandé la mise en place d’un plan d’action relatif à la protection de l’environnement. L’objectif est de protéger les actifs de la Banque et de limiter les problèmes environnementaux liés à la gestion de l’accumulation des cendres, aux sites de stockage du charbon, au dispositif de drainage des eaux et au traitement des eaux usées. Ces recommandations et celles concernant la gouvernance et les enjeux sociaux liés au projet figurent dans le plan d’action réactualisé de gestion. En raison de la restructuration en cours, l’exécution de ce plan d’action ne pourra démarrer qu’en 2021.

Le 25 novembre 2009, le Conseil d’administration de la Banque avait accordé un prêt prioritaire d’un montant de 55 millions d’euros à la Compagnie d’électricité du Sénégal (CES), portant sur la mise en place et l’exploitation de la première centrale à charbon du Sénégal. En 2015, un nouveau prêt de cinq millions d’euros avait été approuvé.

Le projet réalisé à Sendou, dans le département de Rufisque, près de Dakar, repose sur un partenariat entre le secteur public et le secteur privé. Il est cofinancé par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), CBAO Sénégal, qui est une filiale d’Attijariwafa Bank (Maroc) et la Société néerlandaise de financement du développement (Nederlandse Financierings-Maatschappij voor Ontwikkelingslanden NV (FMO).

https://www.afdb.org/fr/documents/senegal-construction-de-la-centrale-charbon-dune-capacite-de-125-mw-sendou-dans-le-village-de-bargny-minam-1er-rapport-de-suivi-du-mii

https://www.afdb.org/fr/news-and-events/senegal-la-banque-africaine-de-developpement-approuve-les-recommandations-du-mecanisme-dinspection-independant-sur-le-projet-de-centrale-de-sendou-36963

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