Production de gaz et pétrole au Sénégal : l’année cloturée en beauté
16,9 millions de barils de pétrole brut extraits de Sangomar en 2024! Cette production est plus élevée que l’objectif initial pour 2024, de 11,7 millions de baril, d’après le ministère de l’Énergie du Sénégal
Le champ pétrolier et gazier offshore de Sangomar au Sénégal a augmenté sa production de brut à 16,9 millions de barils en 2024, dépassant son objectif initial de 11,7 millions, a déclaré mardi 7 janvier le ministère de l’Énergie du Sénégal.
Découvert il y a 10 ans à environ 100 km au sud de la capitale Dakar, Sangomar devrait produire environ 100 000 barils par jour (bpj).
Un navire flottant de production, de stockage et de déchargement (FPSO) pour le projet, exploité par Woodside Energy, est arrivé en 2024 et a démarré officiellement la production le 11 juin 2024.
Dans un communiqué publié sur X, le ministère a déclaré que tous les puits avaient été mis en service d’ici la fin de l’année 2024 afin d’atteindre l’objectif de production de 100 000 bpj.
Il a indiqué que la production de Sangomar en décembre a atteint 2,96 millions de barils de pétrole brut, dont trois cargaisons totalisant 2,94 millions de barils qui ont été exportées.
Par ailleurs, les chiffres de la croissance du Sénégal pour le 3ᵉ trimestre 2024 sont très bons. Le PIB du pays a augmenté de + 8.9% comparé au trimestre précédent, +11.5 % même si on se réfère à la même période l’an passé. Les secteurs de l’agriculture et des services ont vu leurs résultats légèrement s’améliorer. Mais c’est bien le secteur secondaire qui explique cette croissance.
Une croissance de +32 % pour le secteur secondaire dans lequel l’Institut statistique du Sénégal inclut les activités extractives. Et, celles-ci ont explosé +247 % ! La raison : le début de l’exploitation du gisement Sangomaren juin dernier, qui a fait entrer le Sénégal dans le cercle des pays producteurs de pétrole.
Lors de ce premier trimestre : plus de 8 millions de barils ont été extraits. La majorité a été exportée, commercialisée sur le marché international…
Le Projet gazier GTA entre dans la danse
Le projet GTA a commencé à produire du gaz à 16 heures le 31 décembre 2024. Le projet produira du gaz à partir de réservoirs situés à 120 kilomètres au large, par 2 850 mètres d’eau, grâce à un système sous-marin à quatre puits relié au FPSO qui traitera les fluides des puits. Les liquides seront déchargés dans des navires-citernes navettes, tandis que le gaz sera transporté par gazoduc depuis le FPSO jusqu’à un navire FLNG de 2,5 millions de tonnes par an (mtpa), amarré derrière un brise-lames en béton dédié. Cette structure protégera le navire FLNG ainsi que diverses plates-formes d’hébergement et de services, connues sous le nom de terminal central GTA. Les promoteurs du projet visent à établir un complexe de production offshore, avec des puits de développement reliés à un navire FPSO, ainsi qu’au navire FLNG et aux structures qui le soutiendront.
Avec 425 milliards de mètres cubes (mmc), le bloc GTA est un gisement de grande envergure. Avec une capacité de production de 2,5 mtpa dans la première phase et de 5 mtpa dans la seconde – selon que les développeurs du projet décident ou non de doubler la capacité de l’infrastructure FLNG -, le projet offre un nouvel approvisionnement crucial pour les consommateurs européens et une source de revenus stratégique pour le Sénégal et la Mauritanie. Si le projet ne comblera pas nécessairement le vide laissé par la Russie – après exportation et regazéification, la première phase de GTA exportera l’équivalent de 3,69 milliards de m3 – il jouera un rôle stratégique dans la diversification des chaînes d’approvisionnement mondiales et dans la stimulation d’une croissance économique durable au Sénégal et en Mauritanie. Alors que la première phase du projet donne la priorité aux exportations, la seconde phase comporte une forte composante de gaz local pour les deux pays.
Il est attendu, pour les années 2024, 2025, 2026 et 2027, respectivement 49,65 milliards de francs Cfa, 72,53 milliards de francs Cfa, 87,87 milliards de francs Cfa et 155,20 milliards de francs Cfa en termes de recettes de ces hydrocarbures.
Ainsi, le budget 2025 enregistra donc des recettes fiscales et non fiscales provenant de l’exploitation des hydrocarbures d’un montant de 72,53 milliards de francs Cfa. Ces recettes seront réparties conformément à la loi portant sur les hydrocarbures.
C’est-à-dire que 50,85 milliards de FCFA (70%) seront affectés au budget général et 21,68 milliards aux comptes spéciaux du trésor dont 7,25 milliards pour le fonds intergénérationnel et 14,43 pour le fonds de stabilisation.