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Le brut de Sangomar livré à la SAR

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PETROSEN a livré, ce samedi 8 février 2025 à 18h18, grâce au tanker « ALMI ODYSSEY » : la toute première cargaison de pétrole brut issue du champ Pétrolier de Sangomar à destination de la SAR.

Le Sénégal pourrait capturer davantage de valeur ajoutée en raffinant localement le pétrole de Sangomar avec la Société Africaine de Raffinage (SAR). Cette première constitue une avancée majeure dans la stratégie globale de souveraineté énergétique du Sénégal, pour un impact significatif sur l’économie sénégalaise et sur le quotidien des sénégalais.

Créée en 1961, la Société Africaine de Raffinage (SAR) assure aujourd’hui 47-50% des besoins du marché local. A travers le projet d’augmentation des capacités et d’adaptation des unités pour le traitement du brut Sangomar (ACATBS), la SAR s’est préparée à l’arrivée du pétrole brut de Sangomar avec l’augmentation de sa capacité de raffinage qui est passée de 1,2 à 1,5 millions de tonnes par an. La SAR prévoit de traiter un mélange composé de 75% de Sangomar (c’est-à-dire 24 000 barils/jour) et 25% d’Erha. La demande locale est projetée à 3,2 millions de tonnes/an en 2025; elle pourra traiter 24 000 barils/jour de brut Sangomar (1 tonne de brut équivaut à environ 7,5 barils).

La SAR traitait jusque-là des bruts nigérians tels que le Bonny Light et l’Erha. L’Erha nigérian a un taux de soufre moins important et est plus léger que le brut de Sangomar. Le mix de la SAR pourrait ainsi être dégradé avec une proportion plus importante du fioul dans un contexte de stratégie « Gas-to-Power » où le principal acheteur de fioul (la Senelec) cherche à convertir ses centrales au gaz. Le pétrole de Sangomar pourrait également être swappé avec un autre brut, ce qui permettrait d’optimiser la logistique (stockage) pour la SAR et potentiellement réduire l’impact des instruments financiers sur les importations de brut. Les enjeux à court-terme pour la SAR incluent également la problématique des capacités de stockage de deux bruts différents : Erha (du Nigéria) et Sangomar.

Une bonne nouvelle pour l’équilibre de notre balance commerciale et des réserves de change

Le Sénégal est dépendant des sources d’énergie fossile. Or, ces dernières sont toutes importées, entrainant ainsi des sorties de devises pour supporter les dépenses d’approvisionnement en énergie. Cette dépendance constitue un poids important sur l’économie. La facture pétrolière (pétrole brut et produits finis) s’élevait à 805,464 milliards de FCFA en 2018 après 591,2 milliards de FCFA en 2017.

 La facture pétrolière a connu une baisse de 9,1% en 2019 où elle s’élève à 733,560 milliards FCFA (SES 2019 ANSD, 2022) avant d’exploser en 2022 et en 2024 avec plus de 1600 milliards d’importations cumulées selon le Bulletin Statistique du Commerce Extérieur. Le pétrole brut importé est raffiné au niveau de la Société Africaine de Raffinage (SAR) pour produire des produits pétroliers finis. Ces derniers sont le supercarburant, l’essence, le gasoil, le diesel, le fuel oil, le carburéacteur, le pétrole lampant, le naphta, les lubrifiants, etc. Le raffinage assure près de la moitié des besoins du Sénégal en produits pétroliers finis.

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