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Pétrole de SANGOMAR : Mamadou Faye DG PETROSEN HOLDING répond à l’article du Dr en Géologie Momar SAMB

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 L’article du Docteur Momar Samb (« Sangomar : passion, effet d’annonce, mythe et réalités », publié sur www.africapetromine.net) s’appuie sur des données géologiques générales, dont l’essentiel se trouve dans les rapports de synthèse des années 90. Ces données ne s’appliquent pas forcément aux structures liées aux nouvelles découvertes.

Les données géologiques du bassin sédimentaire du Sénégal ont beaucoup évolué au cours des 10 dernières années. En termes de géologie pétrolière, plus précisément les roches mères et leur évolution, la distribution des principaux réservoirs, les différents types de pièges pétroliers sont nettement mieux cernés aujourd’hui par des données sismiques modernes.

Les découvertes de Sangomar, de Saint-Louis et de Cayar ne sont pas le fruit du hasard.  C’est un long processus qui repose sur la compilation de données nouvelles, de techniques nouvelles d’interprétation et de modélisation des dépôts sédimentaire et ceci durant plusieurs années.

Dans le secteur du pétrole, les techniques d’extraction ont aussi beaucoup évolué et très vite. Le concept de développement du gisement associe les données pétrophysiques du réservoir, les avancées remarquables sur le forage, les techniques de gestion de transfert des fluides dans le fond marin, etc. Ces technologies qui sont bien maîtrisées aujourd’hui, permettent d’améliorer le niveau de récupération et la rentabilité de l’exploitation des gisements.

Les gisements de Sangomar, de Saint-Louis et de Cayar présentent des réserves de pétrole et de gaz très importantes et sont économiques dans le contexte actuel du prix du pétrole et du gaz. Leur exploitation dans les conditions déterminées par les essais de production et les études d’ingénierie va durer des décennies. Je pense que la question que les Sénégalais doivent se poser, est comment tirer profit de cette exploitation.

L’exploitation et la commercialisation du pétrole brut et du gaz ne crée pas de valeur ajoutée, mais plutôt une situation de rente. Malheureusement c’est ce qui se passe dans la plupart des pays africains producteurs de pétrole ou de gaz. Pour tirer profit du pétrole et du gaz, il faut une transformation locale de la production brute ; transformation qui peut générer des produits de fortes valeurs ajoutées.

Ces dernières années plusieurs pays dont les revenus pétroliers étaient basés sur la rente ont vu la nécessité de diversifier leurs revenus en lançant le développement d’une industrie qui s’appuie sur le pétrole et le gaz. Ces pays ont su gérer mieux les fluctuations du prix du baril et stabiliser leur économie.

Depuis la conférence de Paris sur le climat, nous assistons au développement sur la réduction de l’utilisation des sources d’énergies fossiles. Nous ne refusons pas la lutte pour réduire la consommation de carbone, mais l’Afrique qui cumule un important retard sur son développement économique et social, doit définir des priorités.

Les intellectuels africains sont prompts à assimiler et à défendre les nouvelles idées développées par leurs collègues européens. Je pense qu’ils gagneraient à se pencher davantage sur les maux qui empêchent le décollage économique du continent africain.

Mamadou Faye

Ingénieur géophysicien

Directeur Général de PETROSEN HOLDING

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