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Les choix financiers qui façonnent notre avenir énergétique

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À l’échelle mondiale, les gouvernements, les ménages et le secteur privé ont investi plus de 3 000 milliards de dollars dans l’énergie en 2024, soit un montant sans précédent. La répartition de ces dépenses a des conséquences majeures sur la sécurité énergétique, l’accessibilité financière et les transitions énergétiques à travers le monde.

L’AIE suit régulièrement les flux de capitaux dans le secteur de l’énergie, identifiant les principales tendances et étudiant leur impact. Des analyses telles que le rapport phare de l’AIE sur les investissements mondiaux dans l’énergie, publié chaque année, explorent la manière dont les investisseurs évaluent les risques et les opportunités dans tous les domaines : l’approvisionnement en combustibles et en électricité, les minéraux critiques, l’efficacité énergétique, la recherche et le développement, ainsi que le financement de l’énergie.

L’Agence soutient également les gouvernements et l’industrie dans leurs efforts pour réduire les obstacles à l’investissement dans une énergie sûre, abordable et propre. Nos analyses visent à soutenir les décideurs politiques et les investisseurs en améliorant la transparence sur les tendances économiques et financières, le coût du capital et la dynamique des profits. L’AIE étudiz également comment les marchés financiers et les instruments de financement innovants peuvent stimuler les investissements dans le secteur de l’énergie, en particulier dans les économies émergentes et en développement, où les données sont souvent limitées. 

Principales conclusions

Les investissements dans l’énergie devraient atteindre 3 000 milliards de dollars en 2024

Pour la première fois, l’investissement énergétique mondial devrait dépasser les 3 000 milliards de dollars en 2024. Quelque 2 000 milliards de dollars devaient être consacrés aux technologies propres, notamment les énergies renouvelables, les véhicules électriques, l’énergie nucléaire, les réseaux électriques, le stockage, les carburants à faibles émissions, les améliorations de l’efficacité énergétique et les pompes à chaleur. Le reste, soit un peu plus de 1 000 milliards de dollars, devait être consacré au pétrole, au gaz et au charbon.Les dépenses consacrées aux réseaux électriques sont en hausse et devraient atteindre 400 milliards de dollars en 2024, après avoir stagné à environ 300 milliards de dollars par an entre 2015 et 2021. Cette augmentation est largement due à de nouvelles initiatives politiques et à de nouveaux financements en Europe, aux États-Unis, en Chine et dans certains pays d’Amérique latine.

Investissement mondial dans l’énergie 2024

Investissement mondial dans les énergies propres et les combustibles fossiles, 2015-2024

Les investissements dans les combustibles fossiles voient des participations plus importantes en actions, tandis que le financement par emprunt est important pour l’énergie propre.

Une analyse approfondie de l’AIE sur les investisseurs dans l’énergie révèle qu’environ 73 % des investissements énergétiques mondiaux reposent aujourd’hui sur des financements commerciaux, les gouvernements et les institutions de financement du développement (IFD) apportant des contributions essentielles, quoique plus modestes.La structure des investissements énergétiques varie selon les régions et les secteurs. Les économies avancées dépendent davantage des financements du secteur privé, tandis que plus de la moitié des investissements dans les économies émergentes et en développement sont portés par les gouvernements et les entreprises publiques. Le financement par l’emprunt est devenu un pilier des projets d’énergie propre dans les économies émergentes et en développement, mais les ratios dette/PIB élevés constituent un obstacle majeur. Pour surmonter ces défis, les financements concessionnels et les mécanismes innovants des IFD sont essentiels, tandis que les instruments de partage des risques et les politiques de soutien peuvent contribuer à attirer les capitaux privés.

Qui investit dans l’énergie dans le monde et qui la finance ?

Investissement annuel moyen lié à l’énergie par instrument et par secteur, 2015-2023

Alors que les économies émergentes et en développement représentent les deux tiers de la population mondiale, seulement 54 % des investissements énergétiques devraient être dirigés vers ces marchés en 2024. Bien que la demande énergétique connaisse la croissance la plus rapide dans ces pays, ils sont confrontés à des obstacles persistants à l’accès au capital, notamment des coûts de financement élevés liés aux risques réels et perçus des projets et à des cadres réglementaires qui peuvent ne pas répondre pleinement aux besoins d’investissement.

L’AIE mène des analyses approfondies afin d’identifier des solutions pour surmonter ces obstacles. Par exemple, en 2024, l’Agence élaboré une Feuille de route pour accroître les investissements dans les énergies propres dans les pays en développement , en soutien à la présidence brésilienne du G20. Cette feuille de route décrit les mesures clés que les gouvernements, les institutions de financement du développement et le secteur privé devraient prendre pour accélérer le financement des projets d’énergie propre. De plus, grâce à son Observatoire du coût du capital lancé en 2022, l’AIE suit activement le climat de financement des projets énergétiques dans les économies émergentes et en développement, afin d’améliorer la transparence du secteur énergétique et de renforcer la confiance des investisseurs, en particulier dans les régions où les données sur les coûts de financement sont limitées.

L’AIE collabore également avec des partenaires gouvernementaux du monde entier, soutenant leurs efforts pour accroître les investissements énergétiques. La collaboration avec des partenaires d’Asie du Sud-Est et d’ailleurs se développe grâce à la création du nouveau bureau régional de l’AIE pour l’Asie du Sud-Est , tandis que l’édition 2024 des Perspectives énergétiques de l’Asie du Sud-Est présente un aperçu actualisé et complet des tendances d’investissement dans la région.

S’appuyant sur les travaux récents de soutien aux gouvernements africains, l’AIE publiera en 2025 une analyse sur le financement de l’accès à l’énergie et du transport d’électricité sur le continent. L’Agence travaille également en étroite collaboration avec des partenaires bilatéraux comme le Kenya pour élaborer un plan d’investissement pour la stratégie nationale de cuisson propre, et avec l’Ouganda pour élaborer un plan de financement de l’expansion du réseau de transport d’électricité.

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