Environnement

Aires Marines Protégées au Sénégal (1ère partie)

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Avec une façade maritime d’environ 700 km, le Sénégal dispose d’un potentiel riche en biodiversité marine et côtière qui se reflète à travers la diversité des écosystèmes et la richesse spécifique tant animale que végétale. Cette biodiversité joue un rôle extrêmement important pour le pays dans la mesure où plusieurs secteurs de développement reposent essentiellement sur les ressources biologiques surtout marines.
Après les articles sur les Parcs Nationaux du Sénégal puis Les réserves naturelles du pays, nous vous emmenons visiter les aires marines protégées.
Cela dit, vu leur nombre, cet article constitue la première partie de notre visite.

Aire Marine Protégée de gestion communautaire de Bamboung

aire marine protégée de bamboung


Crédit: vudaf.com

L’Aire marine protégée de Bamboung (AMP) est une zone de préservation du milieu marin située sur le bolong Bamboung, près de Toubacouta.

Créée en 2004, l’Aire Marine Protégée Communautaire (AMPC) de Bamboung s’étend sur environ 7 000 hectares, dans la partie sud du delta du Saloum. La diversité et la richesse des écosystèmes du bassin du Delta du Saloum ont valu à celui-ci d’être érigé en Réserve de la Biosphère par l’UNESCO en 1981. L’AMP de Bamboung est l’une des aires centrales de la réserve de biosphère du Delta du Saloum après le Parc National du Delta du Saloum et la Réserve Communautaire de Palmarin. Cette AMP est une des premières AMP de gestion communautaire dans la sous-région.

Au plan administratif, l’AMP de Bamboung est localisée dans la communauté Rurale de Toubacouta, département de Foundiougne. Quatorze villages périphériques entourent l’AMP qui est une partie intégrante de la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum (RBDS). Elle est limitée au Nord par le bras de mer du Diomboss, au Sud par le village de Sipo et la forêt de Kolé, à l’Est par le bolong de Bandiala et à l’Ouest par les forêts de Diogaye de Kabaye. 


Crédit: DAMCP du Sénégal

Cette AMP abrite un grand nombre d’espèces, notamment animales. Environ 51 espèces de poissons fréquentent l’AMP. Durant sa phase juvénile, le Thiof ou mérou bronzé, poisson emblématique du Sénégal, affectionne particulièrement cette zone, tout comme le lamantin. Ce mammifère marin, menacé de disparition, vient s’abreuver au niveau des résurgences d’eau douce sur les rives de l’île coco. Les habitats terrestres sont des lieux de prédilection de nombreuses espèces d’oiseaux (héron Goliath, pélicans gris, flamants roses, martins pêcheurs…). De nombreuses espèces de mammifères terrestres tels que le guibs harnaché, la hyène tachetée, des singes, le phacochère, etc., fréquentent les zones de savane arborée.

Le site abrite des amas coquilliers qui témoignent de zones de rencontre et d’échange d’anciennes sociétés il y a 4 à 6 siècles. On y trouve notamment Diorom bu mag, l’un des plus importants amas coquilliers qui renferme plus d’une centaine de tumulus (tertres en coquilles renfermant les restes de plusieurs défunts). Les principales activités économiques sont l’écotourisme, la pêche artisanale et la transformation des ressources halieutiques (huîtres, poissons, mollusques).


Crédit: mapio.net

Cette AMP offre d’importantes opportunités de développement. La richesse naturelle du site de l’AMP de Bamboung est non seulement expliquée par l’importance de la diversité de ses écosystèmes et de ses paysages, (mangrove, rives du bolong, forêts, sentier pédestre, sentier écologique) mais aussi par un riche patrimoine culturel. Le site de Bamboung repose aussi sur un potentiel archéologique qui constitue une ressource spécifique à l’AMP. Ce sont les amas coquilliers, renfermant des ossements humains, des restes de cuisine, de végétaux, de foyers, de céramique, de pierre, de métaux et de sépultures. 

Bamboung est aussi l’endroit rêvé pour les adeptes d’écotourisme qui ne cherchent pas trop de luxe. Des cases carrées couvertes de pailles et aux vérandas protégées par une simple palissade, des palétuviers et autres espèces arbustives constituent le décor. L’activité de conservation facilite la promotion touristique de la destination Bamboung. Sept cases ont été construites dans le gîte (Keur Bamboung) et peuvent assurer l’accueil d’une vingtaine de visiteurs. Les cases qui servent de logement sont construites avec de la terre cuite et de la paille, éclairées grâce à l’utilisation de l’énergie renouvelable qui assure en même temps l’acheminement de l’eau provenant du forage, vers ces cases. 


Crédit: ecofund.org

Les activités proposées aux visiteurs du campement écotouristique du Keur Bamboung vont des promenades en kayak de mer à la découverte des bolongs et de la mangrove, des sentiers pédestres à la découverte de la mangrove, de la forêt galerie et de la savane arborée ou écologiques au cœur de la mangrove, puis dans les bolongs et sur les tannes vifs et herbeux de l’AMP. Des promenades en pirogues, une initiation à l’ornithologie ou encore la visite du village de Sipo pour en découvrir le marché artisanal sont également proposées. L’écomusée de Diorom Boumack permet la découverte de l’amas coquillier le plus impressionnant de l’AMP du Bamboung. Un sentier en boucle parcourant les différents tumulus coquiller permet la découverte de l’étendue du site ponctué d’impressionnants baobabs.
En plus de l’AMP de Bamboung, nous vous avions déjà parlé dans notre article, « Où sortir et que faire dans le Sine-Saloum ? », des autres endroits que vous pourriez visiter lors d’un séjour dans le Sine-Saloum.

Aire Marine Protégée de Kayar


Crédit: ArtPhotoLimited

Créée en 2004, l’AMP de Kayar s’étend sur 171 km² et porte le nom de la petite ville côtière qui se situe à 60 km au nord de Dakar. Elle est entièrement constituée des dépendances maritimes de la commune et la fosse marine de Kayar.

L’AMP a été créée avec pour objectif de préserver la diversité des ressources halieutiques et des biotopes de la fosse marine de Kayar. La fosse marine de l’AMP de Kayar abrite principalement une mosaïque de biotopes rocheux.

L’AMP de Kayar est caractérisée par une grande richesse en biodiversité: elle constitue une zone importante de reproduction, de nurserie et de concentration d’espèces démersales côtières. La plupart des espèces emblématiques et menacées répertoriées dans les eaux sénégalaises y sont représentées.
En plus de la fosse océanique (canyon) de plus de 3000 m  de profondeur à environ 10 km  au large avec des chaînes de rocher dans les fonds marins, on y note une bande de filaos, qui est un site potentiel de ponte des tortues. Deux sites sacrés Feex gui et Yallay mbaneer. Le lac Mbaouane qui fait partie de la zone importante pour la conservation des oiseaux des Niayes, sur la route de Kayar, au nord de Dakar. C’est un lac salé qui semble être entièrement alimenté par les pluies. L’eau est extrêmement salée au goût. L’oiseau le plus abondant est le balbuzard pêcheur. 


Lac Mbaouane
Crédit: Sénégal Wildlife 

L’AMP de Kayar constitue pour les populations locales un patrimoine naturel et culturel auquel elles s’attachent jalousement. La pêche est le poumon économique. Elle mobilise près de 80% de la population active et est à la base de beaucoup de filières économiques.

Kayar est l’endroit le plus impressionnant pour observer les pirogues quand elles reviennent vers le rivage en fin d’après-midi, spécialement quand elles traversent la barre puis déchargent sur la plage des tonnes de poissons.
Chaque soir des centaines de longues pirogues, aux flancs bariolés, déchargent sur la plage des tonnes de poissons qui nourriront la population de la presqu’île du Cap-Vert. Plage qui se transforme aussitôt en un véritable marché, un festival de sons et de couleurs. A chacun son métier : Il y a les pêcheurs, les porteurs qui déversent des flots de poissons de toutes sortes sur la plage, les réparateurs de pirogues et de filets, les « sécheuses », les « fumeuses », etc.


Crédit: pourquoijaimelesenegal.com

Ici, la saison de pêche dure environ six mois et rassemble des centaines de pirogues réunies pour l’occasion, venues des régions côtières sénégalaises, mais également des pays frontaliers.
En plus de la pêche artisanale qui est la principale activité de Kayar, l’agriculture s’y est également développé (pomme de terre, arachide et cultures maraîchères).

Aire Marine Protégée de Joal – Fadiouth


Crédit: nebeday.org

Située sur la Petite Côte, l’Aire Marine Protégée de Joal- Fadiouth (AMPJF) se trouve à 114 km de Dakar, la capitale du Sénégal. Elle a été créée en 2004 et s’étend sur 17 400 hectares. Elle représente un espace de protection des espèces migratrices telles que la tortue marine et abrite de nombreux sites d’amas coquilliers.
Ses limites comprennent les dépendances maritimes de la commune, un bras de mer ainsi qu’un important réseau de mangroves.

L’AMP permet la conservation de la biodiversité et l’amélioration des rendements de la pêche et des retombées socio-économiques pour la population locale.

L’AMPJF bénéficie d’un écosystème riche ; il est successivement marin et côtier, estuarien, lagunaire et savanicole (la réserve botanique de Ngazobil). Elle abrite des habitats divers et variés tels que les herbiers marins, les plages de sable, mangrove, bolongs, îlots de sable et roches.


Crédit: monnuage.fr

L’AMPJF constitue un site de reproduction et de croissance pour de nombreuses espèces de poissons mais également un site de reproduction, d’alimentation et de ponte pour la tortue marine verte. On y retrouve aussi des dauphins et des lamantins.
La lagune de Joal-Fadiouth fait partie des zones les plus importantes pour l’avifaune dans la Reserve de Biosphère du Delta du Saloum. En effet, chaque année, la lagune accueille une fraction importante des effectifs mondiaux de certaines espèces comme l’Aigrette dimorphe, le Bécasseau cocorli, le Bécasseau sanderling, le Goeland brun, le Goeland railleur, la Mouette à tête grise, la Sterne caspienne, la Sterne royale, la Sterne naine, le Heron garde bœufs, le Cormoran d’Afrique, le Grand cormoran, le Petit cormoran, le Pélican gris et le Pélican blanc.


Crédit: easyvoyage.com

Les principales activités économiques développées par les populations autour de l’AMP sont constituées par : la pêche et les activités de cueillette malacologique ; la transformation des produits halieutiques ; l’agriculture et l’élevage et ; le tourisme. Toutes ces activités sont centrées sur l’exploitation et la valorisation des ressources naturelles.

Ville natale de l’ancien Président Sénégalais Senghor, Joal- Fadiouth représente, au cœur de la culture Sérère, La Terre des Grands Hommes, avec des génies protecteurs et un cimetière commun pour musulmans et chrétiens.
La commune de Joal-Fadiouth est restée le centre par excellence du culte des Pangols et ceci malgré l’installation et la progression du christianisme et de l’Islam. L’emprise des pangols sur la vie sociale et religieuse des habitants de Joal-Fadiouth est attestée par les nombreux sanctuaires disséminés à travers le terroir communal, même si la majorité d’entre eux, notamment ceux de Joal, sont de nos jours beaucoup plus utilisés comme monuments historiques, plus visités par les touristes que les populations locales. En effet, la commune a l’un des patrimoines culturels traditionnels les plus riches du Sénégal.


Crédit: futura-sciences

Joal et Fadiouth font partie des endroits les plus visités sur la petite côte, pour en savoir plus vous pouvez consulter l’article sur « Où sortir et que faire à la petite côte et le centre du Sénégal? «  .

Voilà!! C’est tout pour cette première partie concernant les aires marines protégées du Sénégal. Laquelle avez-vous déjà visité?

Merci de nous partager votre expérience en commentaire et surtout ce qui vous a marqué lors de votre visite !

Si vous avez des questions, suggestions et/ou recommandations, n’hésitez surtout pas à nous laisser un petit commentaire en dessous de cet article.

Kalidou Cissokho

Nous avons pour unique objectif de vous faire découvrir ou (re) découvrir ce magnifique pays qu’est le Sénégal.

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